Les vestiges d’une civilisation plurimillénaire.
Chaque pays européen possède ses traditions ethniques, culturelles et artistiques.
Les îles grecques ne font pas exception à la règle et les mécènes à la recherche du pittoresque et du dépaysement en ont pour leur argent.
La musique des îles grecques est désignée par le terme Nisiotika (ou nissiotiko) elle incorpore une multitude de styles, quelquefois très différents.Si une partie du répertoire des îles est issu d’une même origine, des variantes très marquées correspondent à l’histoire de chaque archipel.
Un mélange d’orient et d’occident
Très occidentalisée la musique des Cyclades et du Dodécanèse intègre ainsi un fonds musical proche des traditions crétoises. On retrouve notamment l’usage du violon en remplacement de la lyre omniprésente ailleurs, tandis que l’île de Lesbos a un héritage plus oriental, provenant d’Asie Mineure, et utilise le santuri anatolien.
Les îles de la mer Egée ont une tradition de danses populaires qui remontent à l’Antiquité (syrtos, sousta, ballos, etc.) que partagent beaucoup d’autres îles, celles-ci y ajoutant d’autres danses soit plus locales (comme l’ikariotiko d’Ikaria ou le chiotikos de Chios), soit d’origine étrangère comme les danses turques kazancu et tsifetélli que l’on trouve à Chypre par exemple. Les musiques d’origine turque sont qualifiées d’antéchrists. Les îles Ioniennes, quant à elles, sont un cas particulier, dans la mesure où elles n’ont jamais connu l’occupation ottomane et montrent au contraire une influence italienne très marquée, que l’on retrouve dans les kantadhes, mélodies accompagnées à la guitare et à la mandoline.
Des instruments qui remontent à l’antiquité
Les autres instruments typiquement en usage dans les îles grecques sont les luths boulgari et laouto. Mais on peut aussi ajouter la cithare kanonaki (un genre de kanun).
La cornemuse tsampouna se distingue de la cornemuse gaida qu’on trouve sur le continent. Son nom est “réemprunté” à la zampogna italienne,remonte de la symphonia de l’Antiquité grecque.
Les percussions sont rares, de même que les flûtes et les clarinettes, à l’exception des Cyclades, ou de Lesbos qui connaît une tradition de fanfares.
Les désirs actuels de retour aux sources
Le nisiotika a connu un regain d’intérêt dans les années 1970 avec des interprètes comme Mariza Koch, et bien d’autres par la suite.
L’art cycladique est une forme d’art rattachée à la civilisation des Cyclades. Celui-ci etait très réputé vers les années 3300 et 2000 av. J.-C. dans les îles des Cyclades. Avec les civilisations minoenne et mycénienne, le peuple cycladique fait partie des trois cultures majeures de la civilisation dite égéenne. Cette forme d’art se caractérise principalement par des idoles de marbre portées en offrande aux morts. Une majorité de ces sculptures représentent des femmes nues, les bras croisés sur le ventre. Les archéologues ont retrouvés certaines de ces idoles de marbre au Portugal et jusqu’à l’embouchure du Danube.